Nuit de la Vie Nocturne : un soirée riche en observation

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Présentation de l'actualité

Retour sur une belle soirée d'échanges

À l'occasion de la Nuit Européenne des Chauves-souris, le Centre Culturel de Gerpinnes, le PCDN, le GAL et Natagora s'étaient associés pour vous proposer une Nuit de la Vie Nocturne accueillie par la ferme Saint-Pierre. Une soirée riche en observations !
L'objectif de l’évènement était double : sensibiliser le public aux besoins si particuliers de la faune nocturne et montrer qu'il est possible d'observer des animaux, même en ville, lorsqu'ils disposent de milieux suffisamment étendus, riches et diversifiés pour leur offrir le gîte et le couvert à eux et leur progéniture.

Les chauves-souris sont de petits mammifères atypiques à plus d'un titre grâce à leur adaptation au vol battu et à leur biologie : mode de vie nocturne, écholocation, cycle de reproduction interrompu par l’hibernation et nécessitant différents milieux de vie au cours de l’années. En effet, elles ont besoin d’un gîte d’hibernation calme, très humide et de température constante (5° à 12°C) à l’abri du gel et des courants d’air. C’est pour cette raison qu’elles trouvent généralement refuge dans les grottes, caves, souterrains, tunnels, carrières, ruines ou anciennes glacières. Le gîte d’été doit quant à lui être calme mais chaud et proche des sites de chasse pour que les mères puissent trouver suffisamment de nourriture pour allaiter les jeunes. Ce sont donc soit des gîtes arboricole (cavité dans un arbre, soulèvement d’écorce, vieux nid de pic, arbre mort, …), soit des cavités anthropiques (combles de bâtiments, greniers, sous-toiture, ponts, …). Les chauves-souris européennes étant toutes insectivores, leurs terrains de chasse de prédilection sont les milieux humides (plans d’eau, étangs, rivières), les lisières forestières, les haies, les prairies et les vergers.

Toutes ces caractéristiques font d’elles de formidables « espèces parapluies » pour les scientifiques. Entendez-par là une espèce dont la protection engendre automatiquement la protection d’une multitude d’autre espèces partageant des besoins similaires.
La quarantaine de participants à l'évènement ont pu appréhender ces nombreuses particularités aux travers de l'exposé de Paul Michaux, chiroptérologue chez Natagora. Certaines observations ont même pu être effectuées en live grâce à quelques incursions des chauves-souris de la ferme dans la grange qui nous accueillaient.

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Guidés à travers Gerpinnes by night par l'expert et de la chargée de mission Biodiversité et Agriculture du GAL ESEM, le public a ensuite été sensibilisé à l'importance tant pour les citoyens et que pour les agriculteurs de préserver les milieux de vie des chiroptères et à limiter l'éclairage nocturne. Les pipistrelles sont en effet les seules chauves-souris qui ont réussi à s'adapter à l'éclairage publique au point qu'elles chassent sous nos lampadaires. Les autres espèces sont dites "lucifuges", c'est-à-dire qu'elles fuient la lumière qui les dérangent même de loin.ICI
Les observations et les écoutes furent nombreuses pour les participants enchantés de (re)découvrir la ville sous un autre éclairage (sans mauvais jeux de mots 😉). L'occasion également pour le couple Philippe d'apprendre que leur ferme n'héberge pas juste quelques chauves-souris mais probablement deux colonies! Une belle récompense pour toutes les mesures en faveur de l’environnement qu’ils ont mises place au cours des années et l’assurance pour eux que leurs pommes sont sous bonne garde. Notre expert retournera sur place pour réaliser un comptage. Mais chuuuute!!!! On ne vous en dit pas plus car l'important n'est pas de savoir où elles dorment pour pouvoir les observer. Nul besoin d'aller déranger les propriétaires de la ferme et ses habitantes : elles chassent tout le long de la rue, entre le bureau de police et la ferme. Il vous suffit de lever les yeux !

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Encore un grand merci au couple Philippe pour leur très bon accueil, à notre expert de la soirée Paul Michaux pour sa passion et sa générosité à la communiquer ainsi qu'au Collège Saint-Augustin pour l’autorisation de profiter du magnifique parc du collègue lors de la balade!.

Mais comment observer les chauves-souris près de chez vous si vous n'avez pas pu participer à l'évènement?

Il faut en fait vous mettre dans les baskets d'une chauve-souris afin de repérer un endroit où vous iriez vous abrîter ou chasser si vous étiez à sa place.

Voici quelques paramètres à prendre en compte pour maximiser vos chances d'observations :

1. La météo

Choisissez une soirée sèche et pas trop froid. S'il fait trop froid ou s'il pleut, les chauves-souris préfèreront rester bien au chaud dans leur gîte. De ce point de vue-là, elles sont comme nous. Mais non pas casanières : stratèges ! Les insectes sont moins nombreux en vol par ces météos-là.

2. Le lieu

Pour le lieu, différents milieux peuvent faire l'affaire du moment qu'ils sont le moins éclairés possibles. Si celui que vous choisissez cumule plusieurs de ceux cités ci-dessous, vous augmentez vos chances d'observations :
• un ancien bâtiment non restauré ou ayant conservé des ouvertures : églises, vieilles granges, les châteaux, remparts, mur d'enceinte, anciennes fermes et fermettes ;
• une cavité souterraine accessible (grottes, carrière, caves, ruines, …) ;
• un cours d'eau ;
• un verger ;
• un parc arboré ;
• un bois ou une forêt, le plus facile étant de se poster en lisière ;
• de grands arbres ;
• les abords d'une prairie.

3. La période de l'année

Vous pourrez les observer d’avril à octobre : au printemps les animaux sortent de l’hibernation, en été les mères ont besoin de beaucoup de nourriture pour allaiter leur jeune. Tandis qu'en automne, mâles et femelles font leurs réserves d'énergie pour réussir l’hibernation suivante. Les insectes n'ont qu'à bien se cacher!

4. L'horaire

Si vous disposez d'un détecteur à ultrason, vous pourrez écouter les chauves-souris chasser pendant la nuit. Si, comme la majorité des gens, vous n'en avez pas, pour les apercevoir, il vous faudra vous balader au crépuscule ou à l'aube, lever un peu les yeux et ouvrir l'œil. Il y a des chances qu'elles viennent chasser au-dessus de vous les insectes que vous attirez. Les chauves-souris sont en effet des anti-moustiques d'une efficacité redoutable !
Pour celles et ceux qui craindraient qu'elles ne viennent s'emmêler dans leurs cheveux, sachez qu'il s'agit d'une légende. Leur système d'écholocation (leur radar de vol) leur permet de détecter des insectes de quelques millimètres à plusieurs mètres de distance avec une extrême précision. À leur échelle, finir accrochée dans vos cheveux reviendrait pour nous à atterrir dans la façade d'une maison et prétendre qu'on ne l'avait pas vue. Étant donné que les chauves-souris ne prennent pas de substances illicites, il y a peu de chance qu'elles doivent un jour faire preuve de mauvaise foi.

5. La persévérance

N'hésitez pas à essayer plusieurs endroits qui semblent propices. Il se peut que vous n'observiez rien à un endroit qui semble convenir. Soit les conditions n'étaient pas réunies, soit les chauves-souris ont peut-être retardé leur envole ce soir-là. Réessayez au même endroit plusieurs fois. Si toutes vos tentatives sont infructueuse, c'est que le spot ne leur convient pas.


Vous avez maintenant toutes les cartes en mains! En plus, la météo estivale des prochains jours s'annonce idéale!

Nous vous souhaitons de belles observations et restons à votre disposition si vous avez des questions !
Cette action est liée à
  • Biodiversité et agriculture
Date de péremption 18.08.2028